ZEDEK MOULOUD

A l'occasion de Yennayer 2969, l’Association Kabyle de Toulouse (AKT) reçoit en concert Zedek Mouloud le 19 janvier 2019 au Théâtre des Mazades à Toulouse.
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Nourri au sein de la résilience pour surmonter le quotidien loin d’être rose dans ces contrées profondes en ces temps-là, Zedek Mouloud se laisse aller à la rêverie. La poésie l’ayant pris au collet très jeune, il se réfugiait souvent dans sa bulle ; ce qui l’aida à composer ses premiers vers à l’âge de 12-13 ans.
Passionné aussi de musique, il a bricolé de ses propres mains des années durant des guitares à l'aide de petits bidons vides et de bouts de bois, avant de gratter sa première vraie guitare à 18 ans. 
Sa passion pour la poésie et la musique étaient un exutoire pour sa timidité dans un premier temps, puis , pour adoucir un tantinet ses dures conditions de vie de militant éclairé, il s’est mis à composer des musiques pour ses poèmes. 
Il n'a fait aucune école de musique mais, selon lui, rien ne vaut l'école d'Ath Khelfoun, son village natal de Kabylie. Sa fierté et sa force. La poésie et la musique chevillées au corps et au cœur, encouragé par son entourage et des amis artistes notoires, il lance sa carrière artistique en 1983 avec son premier album «Yemmut d’aghriv» où il donne déjà le ton de ce que seront plus tard son œuvre musicale et son engagement sans faille et constant pour l’identité kabyle.
Tout comme ses idoles Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Taleb Rabah et Hnifa, il puise son inspiration dans tout ce qui touche la société, l’école, l’éducation, l’amitié, la solidarité, la nostalgie, des parfums subtils des premières amours avec ses chagrins et ses moments de joie, de la sueur de nos stoïques paysans et tant d’autres thèmes, mais surtout de la question identitaire, son cheval de bataille durant trente-six ans de carrière artistique.
Perfectionniste dans l’âme, il soigne particulièrement ses textes en insufflant une bonne dose de magie à son vocabulaire riche, ce qui lui vaut le surnom d'«Ahadad b’awal » (le ciseleur de mots). Dans la pure lignée d’Aït Menguellat, Matoub, Idir, des artistes qu’il admire et respecte profondément. D’autres artistes ont été aussi pour lui d'une aide importante et d'un conseil utile et avisé à l’image de Chérif Hamani, un ami de longue date, et du regretté Matoub Lounès.
Au fil des mots et de l’histoire, il bouscule les idées des bien-pensants, réveille les consciences et devient le porte-drapeau de l’identité kabyle, adulé par des milliers de fidèles admirateurs qui saisissent les messages clairs et entre les lignes de ses textes bien travaillés. Des chansons qui ont séduit une génération d’étudiants en tamazight qu’ils ont traitées et présentées en mémoires de fin d’études dans les universités de Tizi-Ouzou, V’gayet et Tuviret. Une satisfaction et une fierté personnelles pour Mouloud Zedek qui ne s’y attendait pas, lui qui n’a ni maître ni contremaître.
Ne dormant jamais sur ses lauriers, il a animé beaucoup de fêtes en Kabylie en plus des dizaines de spectacles sur différentes scènes de Kabylie et d'Alger. Et même à Oran où il fut surpris d'avoir une salle pleine à craquer. Il a participé à la majorité des festivités estudiantines, notamment à Tizi-Ouzou.
Artiste engagé infatigable, il a manifesté son soutien aux non-jeûneurs en 2013, sa manière de dire et de défendre la liberté de culte et d’opinion. Une franche conviction qui lui a valu depuis d’être écarté des programmes culturels officiels aussi bien à la radio qu’à la télévision. Qu’à cela ne tienne, Mouloud, qui n’a jamais su tricher ne pliera point l’échine ; il a baigné dans la société kabyle profonde, dont on connaît les valeurs. 
La carrière de Zedek Mouloud, riche et soutenue avec 18 albums à son actif, s’inscrit également à l’international. Il s’est produit maintes fois dans de nombreuses salles telles que L’Olympia de Montréal, le Cabaret Sauvage, l’Alhambra et bien d’autres salles de spectacles mythiques de France, du Canada et même de Philadelphie aux Etats-Unis qui affichent souvent complet.
Installé en France depuis quelque temps, terre d’accueil dans son exil forcé, il a entrepris une tournée à travers les villes françaises. Il donne rendez-vous à ses nombreux fans pour célébrer ensemble Yennayer à Toulouse le 19 janvier 2019 pour un concert grandiose